Dans une société tournée vers la réalisation des objectifs personnels – d’argent, de famille, de couple, etc. -, promouvoir des jeunes talentueux dans une discipline en particulier ne va pas de soi. Bien sûr, tout le monde vous dira que ce que font ces jeunes est magnifique, qu’il s’agit de s’en inspirer – pour autant qu’on y pense, ce qui ne va pas de soi. Mais de là à le faire vraiment…

Le film « Un si long silence » diffusé mercredi 4 mai sur la RTS et consacré aux viols à répétition subis par l’ex-patineuse artistique Sarah Abitbol au cours de son adolescence par son entraîneur de l’époque, Gilles Beyer, dévoile une réalité extrêmement crue – une des faces les plus sombres du sport. Point de départ d’une réflexion que nous désirons initier sur le rôle des désirs, des envies, des pulsions, des rêves et plus globalement du cadre propice à l’éclosion des jeunes talents dans le sport – et au-delà.

Notre récent article du 15 février « Affaire Valieva : et si on arrêtait de jouer avec la santé des jeunes sportifs ? » est revenu sur l’affaire de dopage entourant la jeune patineuse russe Kamila Valieva aux Jeux Olympiques de Pékin. Notre deuxième article sur le sujet s’est interrogé sur les circonstances entourant cette affaire et les raisons pour lesquelles il semble difficile – malgré toutes les pressions en ce sens – d’agir sur les causes du problème.

@ L’Express

On est aux Jeux Olympiques de Pékin, jeudi après-midi 17 février 2022. La jeune Russe Kamila Valieva s’apprête à entrer sur la glace pour son programme libre (après le programme court qu’elle remporte avec 82,16 points). Comme si de rien n’était. Comme si toute la pression qui pèse sur la jeune athlète depuis plusieurs jours ne devait pas l’empêcher de remporter sa première médaille d’or olympique.