Déformatisons-nous !

Que ce soit dans le monde professionnel, en privé, avec des amis, de la famille, le risque est grand de se retrouver victime d’une vaste entreprise de… formatage. Formatage des esprits et des corps, entreprise avec la complicité des industries qui nous gouvernent, de la big pharma à Facebook, Twitter et j’en passe.

Cela commence dès l’enfance – par l’école, où nous apprenons à être bien comme il faut, via des normes et une hiérarchie sociale et scolaire bien en place. Ca continue après, à l’adolescence, puis lors de l’entrée dans le monde adulte avec les relations aux autres, aux professeurs, à ceux qui ont une position dominante dans la société. Et même de façon plus subtile, au travail, dans le sport, etc. – sans qu’on s’en aperçoive, ou alors presque par hasard…

Car au fond, notre société est marquée par une vaste entreprise de formatage des cerveaux, des gens, des corps. Objets pour les outils médiatiques, scientifiques, de la big science mondialisée et uniformisée, qui s’étend de plus en plus partout. Oui, il est important de le remarquer : nos vies sont de plus en plus façonnées par tout un complexe réseau de machines, opérateurs, techniques et algorithmes de plus en plus complexes, raffinés, compliqués – à l’aide de l’IA, des biotechnologies, des ordinateurs quantiques, etc.

Toute cette puissance, cette formidable capacité d’invention et d’innovation de l’homme, est aujourd’hui mise au service d’une puissance encore plus grande et formidable : celle promue par les transhumanistes, les fabricants du metavers, des cryptomonnaies, qui évoluent dans un monde fictionnel et abstrait dénué de toute sensibilité. Personnages mystérieux, qui ne se dévoilent que rarement, évidemment pour protéger leur puissance, leur pouvoir et… leurs secrets.

Car ces personnes-là entendent bel et bien imposer un schéma lui aussi transférable et applicable à tous (et) partout : quiconque n’entre pas dans les cases des nouveaux ordonnateurs d’une société dominée par la technique, les data, le scientifisme et la technologie (supportée par l’IA) est exclu de l’ordre mondial revendiqué par ces derniers. Ce qui n’était jusqu’à présent qu’une idéologie, une volonté de puissance (abstraite, mécanique) est en train de se transformer sous l’empire de la raison – de plus en plus artificielle – en une vaste entreprise de déracinement et d’abstraction vers un idéal éthéré, abstrait et insensé.

Ce qu’il faut faire ? Evidemment lutter de toutes nos forces pour ne pas nous laisser prendre dans ce jeu brutal et par maints côtés inquiétant. Lutter pour conserver notre âme, nos possibilités et nos sensations, notre sensibilité ; laisser place au jeu, à l’enfance et à l’âme (psuchè) dans notre vie, tout en continuant à cultiver des relations saines, basées sur le plaisir et l’amitié. Pour ne pas laisser l’artificialité et l’abstraction envahir (davantage) nos vies et… éviter d’autres catastrophes (https://psuche.ch/temps-de-luttes/).