Accélération/désaccélération

Depuis tout petit, depuis la naissance, toute la vie n’est qu’un processus d’accélération progressive, puis de lente désaccélération. Tout n’est que croissance, maturation – jusqu’au sommet de l' »être », au paroxysme de l’existence, atteint parfois de manière extatique (l’orgasme) – avant de connaître un lent processus de retour à la terre, au chaud, puis au froid, parfois en passant par différents états intermédiaires encore.

Si l’on y fait bien attention, on peut suivre cette envolée belle tout au long de notre vie, comme un fleuve dont le cours se déploie progressivement. Il est même possible de devenir peu à peu ce sentiment, cette envie, cette ligne de conduite – devenant de plus en plus nécessaire dans un monde aseptisé, écrasant toujours davantage les forces de vie, contre la beauté naturelle du monde -, de sentir toujours davantage par quelles voies nous passons, quels chemins nous empruntons.

Oui : toute notre vie n’est consacrée – ou ne devrait l’être – peu ou prou qu’à cet exercice : plonger, goûter avidement au plaisir sensuel et joyeux des profondeurs de l’être, intimes, sous la surface de l’être, sous la peau, au plus profond de nous-mêmes… Nous arrêter un moment, juste là, pour être et laisser vivre. Laisser une marque vivante de cet instant partagé avec le monde, soi-même, en pleine conscience, ignorant du reste des choses autour de nous. Juste nous et le monde.

Comme un instant d’amour partagé, une grande communion.