En Suisse, nous avons parfois tendance à nous percevoir comme un îlot de sécurité et de tranquillité au coeur de l’Europe. Cette vision de notre histoire, de notre pays, de notre géographie n’a rien de correct. La Suisse a certes été épargnée par bien des guerres, des problèmes, mais les conséquences de ces derniers sont importants pour elle – et elle ne peut les ignorer.

Aussi est-il très étonnant – et incompréhensible – que les autorités de notre pays fassent la sourde oreille à ce qui se passe au-delà de nos frontières. Les questions qui se posent ailleurs, en Chine, aux Etats-Unis, entre la Russie et l’Ukraine, en Afrique (en plein essor – et avec des problèmes spécifiques), en Amérique du Sud, ne peuvent simplement être ignorés et mis sous le tapis. Notre population n’est pas toujours suffisamment préparée et informée des conséquences et de l’importance que les évènements géopolitiques planétaires ont aussi sur nous, en Suisse, ici !

Durant des années, nous avons été élevés dans l’idée « qu’il ne se passerait rien », que l’Histoire était finie (Fukuyama), que bien qu’il y ait eu un 11 septembre, des attentats en Europe déjà au début du siècle, des catastrophes climatiques ici et ailleurs, les choses pourraient continuer comme avant. L’histoire qu’on nous a enseignée à l’école, puis au gymnase, était tout sauf critique – à quelques rares exceptions près. Mais depuis, les états africains qui vivaient sous la colonialisation revendiquent de plus en plus et même forcent leurs anciens maîtres à dégager, la Chine monte en puissance et connaît de terribles problèmes de gouvernance, les Etats-Unis perdent en puissance…

Bref, l’histoire est en marche. Il serait bon de s’en rendre compte. Et d’en tirer des enseignements pour la transmission, celle qui concerne nos enfants, nos petits-enfants, et de faire voir à nos aînés qu’ils se sont fourvoyés en croyant pouvoir enterrer les problèmes.