2022 : 365 jours sous le signe de la contingence

Plus que jamais, les évènements qui surviennent dans notre monde relèvent de l’imprévisible. 2022 en a été une démonstration éclatante : qui pouvait prévoir le début de la guerre en Ukraine ? Le revers républicain aux élections de mi-mandat aux Etats-Unis ? Le « blizzard du siècle » qui en balaie actuellement les côtes ? La victoire de l’Argentine à la Coupe du monde ?

Bien sûr, pas essence, les évènements sont contingents : leur propre est d’être, mais ils auraient aussi pu ne pas être. De plus en plus de facteurs étroitement imbriqués invitent à concevoir que le cours des choses est de plus en plus incertain. Les prédictions de plus en plus difficiles. De fait, une solidité rationnelle, logique et calculable est également de plus en plus remise en question face aux choses telles qu’elles se présentent : soudaines, brutes, violentes, imprévisibles. Nous ne parlons pas seulement de la guerre, des drones, de l’intelligence artificielle, de tout ce que l’esprit humain peut concevoir de fou et de terrible, mais également des phénomènes sociaux, esthétiques, relationnels : de tout ce qui, avant, relevait d’une logique comprise dans un tout, selon une cohérence propre. Cette cohérence est en train de s’effriter.

Comment faire pour s’y retrouver, tenter d’y voir clair ? Puisque les grands modèles explicatifs du monde (rationalisme, empirisme, logique, etc.) se trouvent contredits, qu’ils ne fournissent plus d’explication convaincante, ou que seule une combinaison complexe de plusieurs systèmes peut fournir une explication, comment faire ? Interpréter correctement ce qui nous arrive ? Qu’enseigner aux enfants, dès la primaire, pour leur fournir les outils aptes à les éclairer ? Et aux plus âgés ?

Il faut bien se rendre compte qu’il n’y a pas de réponses toutes faites ou faciles. Nous devons chacun nous atteler à saisir les phénomènes (du latin phaenomenon, emprunté au grec φαινόμενον / phainómenon, « phénomène naturel », dérivé du verbe φαίνω / phaínô, « faire paraître, faire voir, rendre visible ») du mieux que nous pouvons, selon notre grille de lecture. PSUCHE s’attelle depuis plus de quatre ans, bientôt cinq, à décrypter ce qui était au départ une réflexion sur l’enfance, au sens de la « psuchè » grecque qui signifie « âme », « souffle » ou « vie ». La réflexion va aujourd’hui bien au-delà, puisqu’elle s’étend aux caractéristiques de notre monde contemporain, tourmenté s’il en est, que nous travaillons sur la promotion de la relève dans les arts vivants et le sport et de manière globale sur la jeunesse… Jusqu’à présent, ce sont 82 articles qui ont été produits, dont les plus importants concernent les droits de l’enfant, le soutien aux jeunes artistes et sportifs d’élite, etc.

A partir de notre histoire, de notre travail, de notre rapport au monde, nous bâtissons jour après jour, article après article, une meilleure compréhension de ce que nous vivons, expérimentons et traversons. Avec toujours plus d’acuité, de finesse, de joie, nous tentons de donner sens à ce qui nous arrive. Sans cesser de nous interroger, quand nous voyons comment les choses évoluent, souvent loin d’une issue favorable…