Quelle vision pour la promotion de la relève dans les arts vivants et le sport en Suisse ?

Depuis le début de l’aventure PSUCHE, en 2018, nous avons tour à tour présenté les différents défis qui s’offrent aux mondes des arts vivants et du sport en matière de soutien à la relève – ou jeunes talents – en Suisse. Soutien qui ne va pas de soi, peu s’en faut, tant les difficultés liées à la composition structurelle, institutionnelle, artistique, sportive mais aussi aux problèmes de vision, de missions et de valeurs des organisations encadrant cette pratique se révèlent complexes – d’autant plus depuis le début de la pandémie.

Les jeunes artistes et sportifs d’élite bénéficient en Suisse d’un encadrement privilégié pour leur pratique, jusqu’au plus haut niveau, pourrait-on facilement penser en considérant les choses de l’extérieur : les écoles de musique, de danse, de théâtre et de cirque existent en nombre, les concours artistiques sont bien présents, les festivals intégrant toujours davantage de masterclasses et autres académies pour les jeunes talents à leurs programmes. Des événements tels que le Prix de Lausanne donnent à voir une excellence se produisant déjà à l’adolescence avec brio et maîtrise sur de grandes scènes, pour évoluer par la suite vers des sommets toujours plus élevés.

Bien sûr, la pandémie a freiné cet élan, certainement. Malgré tous nos efforts, PSUCHE n’a pas vraiment été capable de suivre comme elle l’aurait souhaité les développements récents, depuis mars 2020, dans les domaines des productions artistiques et sportives des jeunes talents en Suisse et au-delà. Nous avons tout tenté pour obtenir des informations ici et là, mais il nous faut constater – à regret – qu’il est hautement compliqué de savoir ce qu’il se passe dans les univers de la danse, du théâtre, du chant et du cirque chez les jeunes talents helvétiques à l’heure actuelle. Il nous manque une vue d’ensemble et la possibilité d’accéder aux antichambres des répétitions, productions et spectacles. Il nous manque aussi la possibilité de constituer un réseau, dont nous tenons bel et bien pourtant quelques fils d’importance en main.

Le sport des jeunes talents n’est pas beaucoup plus ouvert…! Là encore, pour savoir ce qu’il se passe sur le plan de la relève, il est nécessaire de travailler d’arrache-pied. Il faut bien le constater : ce ne sont pas les médias qui nous informent de ce qui se passe dans les domaines de la relève tant artistique que sportive. Rares, très rares sont les articles consacrés aux stars en devenir, peut-être encore plus depuis le début de la pandémie. Le problème ? Les médias sont focalisés sur tout autre chose, encore mille et une fois plus qu’avant mars 2020. Et les jeunes talents de passer à la trappe de l'(in)attention médiatique. PSUCHE est assez stupéfaite de constater le peu de cas fait de ces jeunes qui n’ont pas arrêté de travailler, parfois dans des conditions très compliquées, depuis lors.

Les bases du projet PSUCHE sont jetées. Nous savons ce que nous avons à faire dans les années à venir : travailler avec acharnement à proposer un modèle de développement conjoint des talents dans les arts vivants et le sport. Nous l’avons souligné à maintes reprises : encore aujourd’hui, les institutions suisses responsables de la promotion de la relève n’ont aucune coordination entre elles, ne proposent pas de vision harmonisée et rassembleuse autour de thèmes et de valeurs communs pour soutenir et encourager l’éclosion des jeunes talents et les défis auxquels sont confrontés ces derniers font l’objet de solutions dispersées, bien qu’efficaces. Il faut donc réfléchir aux moyens de confronter les différentes perspectives en la matière, toutes aussi intéressantes que différentes les unes des autres, construire sur les bases de l’existant (par exemple le modèle FTEM en sport) et développer de nouvelles façons de soutenir les jeunes athlètes, jeter des ponts entre les mondes des arts vivants et du sport et avant tout… accorder une attention soutenue à la thématique.