Et si l’on commençait par prêter attention aux jeunes artistes et sportifs d’élite ?

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Cela peut paraître tout bête, mais la première chose à faire, en matière de soutien aux arts vivants et au sport de la relève, consiste à prêter attention à ceux qui en font ! La difficulté dans ce travail trouve sa source dans le peu de cas que fait la société des jeunes doués, par comparaison avec la grande masse de la jeunesse qui, elle, bénéficie d’énormément de soutien.

C’est quand même vrai, non ? Il existe quantité de structures, en Suisse, pour les jeunes en difficulté ; qui ont de la peine à l’école, sont hyperactifs, en retard dans leur développement, etc. ; qui ont des difficultés sociales, familiales, d’insertion, etc. ; pour tous les jeunes « normaux », tout simplement, que ce soit en termes de programmes d’encouragement professionnels, de conseils pour trouver un travail, pour se sentir bien dans sa peau et dans son corps (et sa tête), etc. Bref : (presque) tous les secteurs de la vie sont ainsi couverts par des offres qui se complètent, se distinguent les unes des autres, se recoupent, se démultiplient… quasiment partout en Suisse… et de manière très uniforme.

Par contre, pour les jeunes talents, distincts de la masse – sans porter de jugement de valeur sur lesdites offres énoncées ci-dessus -, il n’y a en comparaison pas grand-chose. En comparaison internationale, bien sûr, les jeunes Suisses talentueux dans les arts vivants et le sport sont loin d’être mal lotis : il existe pour eux aussi de belles structures fortes qui assument d’excellente façon leur prise en charge. Mais comme déjà mis en évidence précédemment, on peut encore mieux faire. Notamment au niveau politique.

Mais pour commencer, il faudrait déjà s’arrêter un peu sur ces jeunes qui performent de manière extraordinaire dans leur discipline respective. Commencer par leur montrer un peu de respect en reconnaissant en termes financiers, médiatiques, sociaux, politiques, voire aussi économiques leurs exploits. Montrer de l’intérêt pour leurs productions, commencer par les suivre, ne serait-ce que sur les réseaux sociaux.

Bien sûr, il est loin d’être évident d’avoir accès à cette population-là. Pourquoi ? Parce qu’elle demeure en retrait, loin des projecteurs. Que les médias en parlent peu, sauf à l’occasion de grands événements comme les Jeux Olympiques de la Jeunesse ou la sortie de productions telles que Les Choristes, pour ne donner que deux exemples. Les événements relatifs aux jeunes artistes et sportifs d’élite restent majoritairement confidentiels, réservés à un public d’initiés. Pas que ça ne puisse pas parler au grand public, mais plutôt que ces événements ne font pas l’objet d’une couverture médiatique appropriée.

Dans tout ça, nous, on se dit qu’il y a quand même du bon à tirer : au lieu d’être exposés inutilement à la lumière dès leur plus jeune âge, nos jeunes talents, en Suisse, peuvent faire leur bout de chemin sans pression inutile. A la Suisse, finalement…