Célébrer les grands événements



Vous allez vivre un mariage, une fête, un gala ? Vous avez passé vos examens avec succès ? Votre femme vient d’obtenir une promotion à son travail ?

Célébrez l’occasion ! Célébrer les grands moments de la vie est un must, une obligation. Par « Schadenfreude », appréhension de ce qui pourrait – hypothétiquement – arriver de moins bien après un heureux événement, en Suisse, nous sommes particulièrement enclins à ne pas trop (vouloir) nous réjouir, à bien plutôt diminuer le niveau d’excitation provoquée par l’heureux événement qu’à l’augmenter. PSUCHE estime que c’est là une erreur au regard de la vie.

A ne pas se réjouir, à vouloir limiter les tensions résultant de l’événement, on étouffe – et contraint – les esprits et les corps à se contenir artificiellement. On les presse en-dedans d’eux-mêmes, leur imposant une idée quant au comportement qu’il s’agirait d’adopter à une telle occasion ; alors que les esprits et les corps ont envie d’exulter, de sauter de joie !
Attitude résignée synonyme d’ennui, de vacance vis-à-vis de l’instant et de distance physique et morale. Résignation, ennui et vacance qui peuvent même mener à un abandon de l’instant, au point d’en arriver à ne pas célébrer du tout l’heureux événement. Certaines personnes sont ainsi incapables de se réjouir (pour elles et pour les autres) et, de fait, passent à côté de leur vie.

Le côté sombre, inquiétant et obscur de la vie – l’ennui, la mélancolie, voire la mort – ne sont jamais absents de tels moments. Ils fonctionnement simplement sur le mode de l’absence, du retrait, du caché, dans l’attente d’un retour à la normale, à un équilibre habituel. Mais la vie doit se faire en fonction d’immenses déséquilibres – moments de grande joie et de grande peine, hauts et bas, heurs et malheurs – pour fonctionner. Les personnes incapables de célébrer tout comme d’être en peine à fond se privent des ressources tragiques, musicales et enfantines – hermétiques, psuchiques – propres à animer l’existence. Elles font par là preuve d’une bêtise qui tend à compromettre la beauté, la santé et la joie inhérentes à l’existence.